Archives de catégorie : Paroles d’enfermé-e-s

Paroles de prisonnier-e-s, enregistrées directement ou lues et retranscrites en sons…

« Voilà ce que c’est ! », sur la violence des matons de Villefranche

Un prisonnier raconte sur le répondeur de l’émission (07.58.74.63.01) ce qu’il a vécu à la Maison d’Arrêt de Villefranche-sur-Saône (69) : violences, humiliation, mépris… et en prime une condamnation, à son encontre, par la justice.

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Nota : Les surveillants dont il est question au début ont été mis en examen, mais pas condamnés, pour des violences sur un prisonnier au mois d’octobre 2015. Leurs collègues se sont mis en grève le 15 janvier 2016 pour les soutenir.

Montage extrait de l’émission #4.

Blocages de promenades aux Baumettes

Des prisonniers du bâtiment A des Baumettes ont pris la parole pour expliquer les raisons d’un mouvement de blocage des promenades.  Ils en profitent pour nous faire part de ce qu’ils pensent des agissements de l’administration pénitentiaire qui au lieu de résoudre les problèmes en créent de nouveaux et encouragent les prisonniers à la délation ou à régler leurs comptes entre eux.

Montage extrait de l’émission #2, décembre 2015.

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JAP a dit « personne ne sort », prisonniers et proches réagissent

Partout la même politique restrictive d’aménagements de peines, partout le même ras le bol. Et cela ne fait qu’empirer…

Illustration dans la région avec les pétitions qu’ont réussi à faire sortir les prisonniers du centre pénitentiaire de La Farlède-Toulon (24 août 2015) et ceux du centre de détention de Tarascon (3 août 2015), et avec le texte collectif des femmes de détenus du CD de Salon-de-Provence à propos du JAP de cette même ville.

Retrouvez ces textes dans le numéro 42 de l’Envolée.

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« Je ne sais plus quoi faire pour me faire entendre », Fabrice Boromée

Montage extrait de l’émission #1, novembre 2015.

Incarcéré en Guadeloupe le 10 février 2010 et transféré en août 2011 en métropole, Fabrice Boromée a déjà été emprisonné dans 83 établissements pénitentiaires. Sa peine initiale était de 8 ans.
Fabrice dénonce les conditions de détention, le racisme des surveillants et réclame son transfert en Guadeloupe, il se bat. La pénitentiaire et la justice veulent lui faire payer son insoumission.
Condamné à 15 mois ferme pour une pseudo agression sur le directeur de la maison centrale de Clairvaux, lequel venait de lui annoncer le décès de son père, à Pointe-à-Pitre. Fabrice n’avait pas été autorisé à se rendre à l’enterrement.
Il a de nouveau été condamné à 8 ans pour la « prise en otage » d’un surveillant de la prison ultrasécuritaire d’Alençon Condé-sur-Sarthe (Orne), en janvier 2013, au côté d’un autre prisonnier longue peine. Sa peine est donc passée à 28 ans.
A nouveau, suite à des événements survenus dans celle de Vendin-le-Vieil, il est passé en procès. C’était le 16 octobre 2015, au tribunal correctionnel de Béthune. La prétendue victime, le directeur adjoint, ne s’est pas porté partie civile.

Fabrice explique à la barre qu’il n’avait pas le choix, pour sortir de l’isolement et dénoncer les violence qu’il subit « Mme, comment je dois réagir quand un surveillant me traite de sale nègre ? » demande-t-il à la présidente.

Son combat est un combat pour tous les prisonniers ultramarins qui sont déportés en métropole, et contre l’isolement.

A l’énoncé de la peine, à nouveau huit ans de prison, Fabrice Boromée lance à la présidente du tribunal : « Madame, vous m’avez condamné à mort. Bonne fin de journée. »
Depuis le procès, il a été transféré à Annoeulin puis au QI de Fleury-Mérogis.

Il a fait appel, le délibéré a depuis été rendu : 6 ans… Toutes peines alignées, Fabrice doit passer 34 ans en prison.

Lorsque les prisonniers longue peine prennent un otage, c’est la parole qu’ils prennent. Toute notre solidarité à Fabrice pour son combat contre l’isolement, le racisme en prison et l’absurdité du système colonial de transfert en métropole des détenus d’Outremer.

Le montage qui suit est composé d’extraits d’entretien réalisés en octobre 2014 (il était à la Centrale d’Arles) et d’une lettre de septembre 2015 à l’Envolée, publiée dans le numéro 42 (D’autres lettres dans le numéro 43).

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Christine Ribailly, bergère face à la pénitentiaire

Montage diffusé dans l’émission du 23 novembre 2015.

« Plein de choses me rebutent dans l’enfermement, et en premier, bien sûr, la privation de liberté pour nous et la souffrance infligée à nos proches. »

C’était déjà des surveillants pénitentiaires qui lui avaient mis les menottes la première fois, s’en était suivi un enferment en maison d’arrêt puis en UHSA (HP pénitentiaire). Suite à un énième conflit avec les surveillants en se rendant pour une visite au parloir de Corbas, Christine Ribailly est de nouveau incarcérée, depuis novembre 2012. Elle résiste autant qu’elle peut contre l’autoritarisme, les humiliations… en plus des violences, des pressions, des privations, des transferts à répétition toujours plus loin de ses proches, de l’isolement et du mitard presque en permanence, les surveillants ne ratent pas une occasion de porter plainte contre elle, ce qui rallonge sans cesse sa peine.

Le montage qui suit retrace son parcours. On y entend à la fois une lecture de la lettre que Christine a fait parvenir au journal l’Envolée en juillet – août 2015 depuis les maisons d’arrêt de Metz et d’Orléans et un extrait d’entretien avec Christine elle-même réalisé par l’émission MégaCombi en 2012, avant qu’elle soit de nouveau incarcérée.

 

Écoutez le compte-rendu de son procès du 17 novembre 2015 au tribunal d’Évry, relaté par son avocat et des amis à elle.

Retrouvez de ses nouvelles, lisez les lettres qu’elle écrit sur le blog Enfin pisser dans l’herbe. Également d’autres lettres (2013-2014) à écouter.