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« Je ne sais plus quoi faire pour me faire entendre », Fabrice Boromée

Montage extrait de l’émission #1, novembre 2015.

Incarcéré en Guadeloupe le 10 février 2010 et transféré en août 2011 en métropole, Fabrice Boromée a déjà été emprisonné dans 83 établissements pénitentiaires. Sa peine initiale était de 8 ans.
Fabrice dénonce les conditions de détention, le racisme des surveillants et réclame son transfert en Guadeloupe, il se bat. La pénitentiaire et la justice veulent lui faire payer son insoumission.
Condamné à 15 mois ferme pour une pseudo agression sur le directeur de la maison centrale de Clairvaux, lequel venait de lui annoncer le décès de son père, à Pointe-à-Pitre. Fabrice n’avait pas été autorisé à se rendre à l’enterrement.
Il a de nouveau été condamné à 8 ans pour la « prise en otage » d’un surveillant de la prison ultrasécuritaire d’Alençon Condé-sur-Sarthe (Orne), en janvier 2013, au côté d’un autre prisonnier longue peine. Sa peine est donc passée à 28 ans.
A nouveau, suite à des événements survenus dans celle de Vendin-le-Vieil, il est passé en procès. C’était le 16 octobre 2015, au tribunal correctionnel de Béthune. La prétendue victime, le directeur adjoint, ne s’est pas porté partie civile.

Fabrice explique à la barre qu’il n’avait pas le choix, pour sortir de l’isolement et dénoncer les violence qu’il subit « Mme, comment je dois réagir quand un surveillant me traite de sale nègre ? » demande-t-il à la présidente.

Son combat est un combat pour tous les prisonniers ultramarins qui sont déportés en métropole, et contre l’isolement.

A l’énoncé de la peine, à nouveau huit ans de prison, Fabrice Boromée lance à la présidente du tribunal : « Madame, vous m’avez condamné à mort. Bonne fin de journée. »
Depuis le procès, il a été transféré à Annoeulin puis au QI de Fleury-Mérogis.

Il a fait appel, le délibéré a depuis été rendu : 6 ans… Toutes peines alignées, Fabrice doit passer 34 ans en prison.

Lorsque les prisonniers longue peine prennent un otage, c’est la parole qu’ils prennent. Toute notre solidarité à Fabrice pour son combat contre l’isolement, le racisme en prison et l’absurdité du système colonial de transfert en métropole des détenus d’Outremer.

Le montage qui suit est composé d’extraits d’entretien réalisés en octobre 2014 (il était à la Centrale d’Arles) et d’une lettre de septembre 2015 à l’Envolée, publiée dans le numéro 42 (D’autres lettres dans le numéro 43).

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