« Je sais que tu m’attends Au fond de ta prison Derrière les murs de sang De nos deux horizons. Je marche, je cours, je pleure Rendez-vous à 13h Faut même que j’accélère Si je veux être à l’heure (….) »
(Catherine Charles)
Discussion en direct avec une personne qui s’est rendue régulièrement aux Baumettes pendant 5 ans pour visiter son compagnon. L’occasion de faire un état des lieux des parloirs et un pied de nez à la pénitentiaire…
« Votre condition d’expert est encore plus abjecte puisque vous vous présentez comme un spécialiste en « expertise mentale », prétendant appliquer cette logique, l’examen technique et normatif, à l’esprit des individus. Mon esprit et tout mon être ne sont pas des objets d’expertise à des fins judiciaires et je refuse donc de satisfaire vos penchants scientistes les plus vils en me soumettant aux examens auxquels vous me conviez. »
Lettre de Damien adressée à Erik Nortier, expert psychiatre agréé par la justice.
1ère Partie (clic droit sur le lien et sur “enregistrer sous” pour télécharger !)
2ème Partie (clic droit sur le lien et sur “enregistrer sous” pour télécharger !)
Au sommaire…
Extraits de Sans remède et L’Envolée et Haine des chaines et textes inédits sur la psychiatrie
Un prisonnier raconte sur le répondeur de l’émission (07.58.74.63.01) ce qu’il a vécu à la Maison d’Arrêt de Villefranche-sur-Saône (69) : violences, humiliation, mépris… et en prime une condamnation, à son encontre, par la justice.
Nota : Les surveillants dont il est question au début ont été mis en examen, mais pas condamnés, pour des violences sur un prisonnier au mois d’octobre 2015. Leurs collègues se sont mis en grève le 15 janvier 2016 pour les soutenir.
Incarcéré en Guadeloupe le 10 février 2010 et transféré en août 2011 en métropole, Fabrice Boromée a déjà été emprisonné dans 83 établissements pénitentiaires. Sa peine initiale était de 8 ans.
Fabrice dénonce les conditions de détention, le racisme des surveillants et réclame son transfert en Guadeloupe, il se bat. La pénitentiaire et la justice veulent lui faire payer son insoumission.
Condamné à 15 mois ferme pour une pseudo agression sur le directeur de la maison centrale de Clairvaux, lequel venait de lui annoncer le décès de son père, à Pointe-à-Pitre. Fabrice n’avait pas été autorisé à se rendre à l’enterrement.
Il a de nouveau été condamné à 8 ans pour la « prise en otage » d’un surveillant de la prison ultrasécuritaire d’Alençon Condé-sur-Sarthe (Orne), en janvier 2013, au côté d’un autre prisonnier longue peine. Sa peine est donc passée à 28 ans.
A nouveau, suite à des événements survenus dans celle de Vendin-le-Vieil, il est passé en procès. C’était le 16 octobre 2015, au tribunal correctionnel de Béthune. La prétendue victime, le directeur adjoint, ne s’est pas porté partie civile.
Fabrice explique à la barre qu’il n’avait pas le choix, pour sortir de l’isolement et dénoncer les violence qu’il subit « Mme, comment je dois réagir quand un surveillant me traite de sale nègre ? » demande-t-il à la présidente.
Son combat est un combat pour tous les prisonniers ultramarins qui sont déportés en métropole, et contre l’isolement.
A l’énoncé de la peine, à nouveau huit ans de prison, Fabrice Boromée lance à la présidente du tribunal : « Madame, vous m’avez condamné à mort. Bonne fin de journée. »
Depuis le procès, il a été transféré à Annoeulin puis au QI de Fleury-Mérogis.
Il a fait appel, le délibéré a depuis été rendu : 6 ans… Toutes peines alignées, Fabrice doit passer 34 ans en prison.
Lorsque les prisonniers longue peine prennent un otage, c’est la parole qu’ils prennent. Toute notre solidarité à Fabrice pour son combat contre l’isolement, le racisme en prison et l’absurdité du système colonial de transfert en métropole des détenus d’Outremer.
Le montage qui suit est composé d’extraits d’entretien réalisés en octobre 2014 (il était à la Centrale d’Arles) et d’une lettre de septembre 2015 à l’Envolée, publiée dans le numéro 42 (D’autres lettres dans le numéro 43).
Tous les 4e lundi du mois, de 20h à 21h30, sur les ondes de Radio Galère 88.4 (ou www.radiogalere.org), l’émission diffuse points de vue et opinions critiques sur la prison et l’enfermement. N'hésitez pas à contribuer ! Téléphonez à l'émission au 07.51.07.80.77 (ou en direct au 04.91.08.28.10), nous écrire à "Emission Passe-Muraille chez Radio Galère – 41, rue jobin – 13003 Marseille" ou sur passe-muraille@riseup.net